Parents sensibles s'abstenir...

Il y a 1 an, je donnais quasiment le même tire à un de mes posts en partageant une de ces lectures qui ne vous laisse pas indemne, loin de là. Et bien presque 1 an jour pour jour plus tard, j'ai envie de vous parler d'un film qui m'a fait vivre une expérience similaire : se confronter à l'impensable, à la douleur que peut être parfois d'être parent. On dirait que je prends un malin plaisir à m'offrir un moment d'automasochisme : descendre 2 petites heures de son nuage logé au pays des Bisounours pour se prendre en pleine face la réalité, appuyer là où ça fait mal, et se demander "et si c'était nous...". Prendre conscience de ce qui nous entoure pour mieux apprécier ce que l'on a. Il y a 1 an, ma lecture m'avait emmené sur le chemin du deuil, aujourd'hui mon film à la brigade de protection des mineurs.

Polisse, est pour le moins que l’on puisse dire un film qui ne laissera personne indifférent. Il vous prendra aux tripes souvent, vous donnera la nausée parfois, et réussira tout de même à vous faire rire un peu. Un drôle de concentré d'émotions...

A la manière d'un documentaire, ce film s’attache à décrire le quotidien de la bridage de protection des mineurs, la BPM. Il nous donne à voir les humains qui se cachent derrière les faits divers que nous apercevons dans les journaux : les victimes, les bourreaux, les flics. Les acteurs sont d'une justesse incroyable au point que l'on oublie parfois que c'est du cinéma. Les petites victimes sont d’une sobriété confondante, les salauds représentés dans leur diversité et complexité, et les flics loin des clichés supers-héros des séries américaines, mais des hommes et femmes confrontés à l’abjecte au quotidien.

Après ce n'est pas le film de l'année. Surement que je ne le reverrai jamais (là il faudrait vraiment que je sois maso), mais ceci dit peu importe, ce film a le mérite d'exister et sa fonction première est ici de secouer, d’émouvoir, d'ouvrir le débat. Et chez nous, c'est chose faite. D'abord il nous a laissé voix, il nous a mouillé les yeux, il nous a donné envie d'aller prendre notre fille dans nos bras, de la mettre dans une bulle de protection, de faire nos valises pour rejoindre le pays des Bisounours, puis il nous a délié les langues, nous a posé des questions, nous a fait croisé les doigts pour que cela ne reste pour nous que du cinéma. En attendant ce film existe car cette réalité existe, et comme cette réalité il dérange car perturbant notre belle carte postale de bonheur familial. 

Pour finir, j'ai juste envie d'avoir une petite pensée pour les petites victimes du réel et leurs parents... L'impensable vous est arrivé et j'en suis désolé...