Le jour où j'ai acheté un pot...

Ma fille va sur ses 22 mois, et depuis qu'elle est née ma mère me parle de la propreté, m'expliquant que le plus tôt sera le mieux. Comme tous les apprentissages, je pense pour ma part qu'il faut laisser le temps au temps. Oui, ma fille a fait des bonds de géants dans le domaine de l'acquisition ces derniers mois, mais ça n'en reste pas moins un bébé. En tout cas dans ma tête, la couche reste l'un des derniers bastions de sa prime enfance et bizarrement je me dis que le jour où elle sera propre, elle ne sera vraiment plus mon petit bébé. Surtout, je ne veux pas que cet apprentissage de la propreté soit fait sous pression. Nous n'avons pas d'échéance d'école ou autre, donc on a tout notre temps. Tout a toujours été fait avec naturel, sans comparaison à une norme ou petits copains, en suivant juste le rythme et l'envie d'apprendre de ma fille. Il était évident que pour le pot ce serait la même chose.

Néanmoins, ma mère, qui s'occupe de ma fille 3 fois par semaine, a fait l'acquisition d'un pot il y a plusieurs mois. Il trône dans sa salle de bains, lieu de change pour les petits (ah oui elle garde aussi mon neveu du même âge). Elle ne les a jamais forcé mais leur a présenté régulièrement histoire que cet objet, enjeu suprême, soit un objet familier du quotidien.

Ma fille s'exprime plutôt bien, et sait se faire comprendre. Et depuis quelques jours, elle nous dit toute fière, "ai fait pipi", "ai fait caca", et à chaque fois cela s'avérait vrai dans la couche. De plus, ma mère me dit qu'elle s'amuse à s'asseoir sur le pot chez elle, en chantant à tue-tête "pipi le pot". J'ai donc décidé de passer le cap et faire à mon tour entrer ce drôle d'objet dans notre univers.

Cette semaine j'ai donc été avec ma fille acheté un pot. Quand je lui ai dit ce qu'on était venu faire au magsin elle m'a répondu toute souriante "Ouiiii un pot!!!". Histoire de l'impliquer et la responsabiliser, je lui ai laissé l'honneur de le choisir, car après tout ce sera la seule et unique utilisatrice alors autant qu'il lui plaise. Pas beaucoup de choix en l'occurence, elle a finalement choisi un tout simple rose pâle qu'elle a pris pour celui des Barbapapa. De retour à la maison, je lui ai dit "Alors tu veux le mettre où ton pot ?". Elle a choisi de le mettre au salon, au pied du canapé. Puis je l'ai laissé faire. Elle a vite oublié le pot, et a vaqué à ses occupations habituelles, légo, livres, dessins. Après le repas, je lui ai proposé d'aller sur le pot. Là encore avec beaucoup d'enthousiasme "Oui pipi le pot!". Décidément, peut-être qu'elle est vraiment prête ? Peut-être est-elle un génie du pot ? En réalité, elle a enlevé avec mon aide sa couche, et s'est assise toute fière sur son pot. Et puis rien. Elle est restée sage, puis m'a dit "Ayez, c'est fini". Rien dans le dit-pot, mais un grand sourire de fierté de ma puce, qui me semblait-il se sentait grande à cet instant précis. Le chemin vers la propreté est un long parcours et c'est tant mieux. Je pense qu'il y aura des dizaines et des dizaines d'étapes, de petites victoires et de grosses frustations, avant que je puisse déclarer haut et fort "ma fille est propre". En attendant le premier pas sur ce chemin a été fait et une première petite victoire validée, ma fille n'a pas peur de ce drôle d'objet et a tout a fait compris à quoi il servait. Je me dis qu'avec les beaux jours les choses se feront petit à petit et pourquoi pas une nouvelle fois naturellement, qui sait on peut rêver. En tout cas, je sens que ce drôle de petit objet n'a pas fini de nous faire parler...