8 octobre 2012

From France with Love ♥

Il y a quelques semaines je vous parlais ici même d'une de mes meilleures amies aujourd'hui expatriée à Hong Kong. Devenue maman il y a tout juste quelques mois d'une adorable petite fille malheureusement touchée par des soucis de santé, je parlais à ce moment-là de la difficulté d'être si loin d'elle en ces temps difficiles pour son tout jeune petit coeur de maman. A l'époque où j'ai écrit ces mots, j'étais pleine d'espoir et je pensais peut-être naïvement que le plus dur était derrière eux et que les nuages allaient enfin se dissiper de leur ciel pour leur laisser un soleil radieux et un bonheur sans faille, en gros je voulais croire au pays des bisounours où leur magnifique bébé serait heureux d'évoluer. Mais la vie est souvent loin des contes de fées, et malheureusement leur ciel n'a pas décidé de s'éclaircir pour le moment. Je n'avais pas de ses nouvelles depuis presqu'un mois, mais là encore naïvement je m'étais imaginé que c'était peut-être la reprise du boulot ou tout simplement le temps à rattraper avec son petit bout qui l'occupait, mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir une boule dans le ventre en pensant à elle, craignant malgré tout le pire.
Ce matin, sa maman m'a téléphoné, et ne m'a heureusement pas annoncé le pire, mais m'a expliqué en quelques mots la gravité de la situation et le cauchemar éveillé que vivait mon amie là-bas, à l'autre bout du monde. Il y eût d'abord un silence, un moment d'hébétude où j'essaie de comprendre réellement ce qui est dit, de prendre conscience de la réalité des choses. Son bébé va mal, très mal, il n'y a rien d'autres à ajouter. Je ne comprends pas bien les détails mais je sens juste la douleur, la douleur de cette mère impuissante face à la peine de sa fille, la douleur de mon amie impuissante face à l'état de son enfant, et je la sens soudain montait la mienne, cette boule que j'avais dans le ventre, qui me transperce alors de part en part, ma propre douleur face à la détresse de cette famille, face au silence meurtri de mon amie, face au bonheur gâché de ce couple, face au début de vie rempli d'embûches de cette petite fille. J'ai envie d'hurler mais je ne le fais pas, je ne trouve pas les mots, je ne sais pas quoi dire, je ne sais plus quoi penser. Les larmes commencent à couler, sa mère et moi pleurons à l'unisson. Finalement, je n'arrive à dire qu'une seule chose, "c'est horrible, c'est injuste" car ça l'est, bien évidement. Comment accepter que ceux que nous aimons aient à traverser de pareille tempête ? Comment accepter qu'une petite fille de 4 mois et demi aie plus connu les hôpitaux que son propre foyer ? Comment accepter que la vie soit aussi cruelle avec des personnes qui nous sont si chères ? Comment accepter que son amie soit privée du bonheur simple d'être maman ? 
Nous avons raccroché en nous promettant, moi de lui rendre visite au plus tôt, elle de dire à sa fille que je l'aime. Nous nous sommes quittées les yeux encore humides, la gorge encore serrée. Je me suis alors retournée et j'ai vu ma fille, insouciante en train de mettre un joyeux bazar dans sa chambre, et je me suis soudain sentie bête. Sentie bête de m'énerver pour des futilités, de me mettre la pression pour rien, de parfois ne pas me rendre compte à sa juste valeur de la chance que j'ai de pouvoir profiter de ce bonheur simple d'avoir ma fille en bonne santé à mes côtés, de parfois me plaindre d'avoir cette jolie emmerdeuse constamment dans mes pattes, de n'avoir que de légers passages nuageux dans ma vie tandis que certains sont sous la foudre, je me suis sentie nulle de me laisser parasiter la vie par des détails sans grande importance, et de ne pas assez profiter d'elle elle qui est si fragile. Je me suis surtout une nouvelle fois sentie démunie devant cette distance géographique, devant cette impossibilité à être aux côtés de mon amie physiquement, de ne pas pouvoir lui prendre la main. Alors une nouvelle fois je ne peux être là que par la pensée, que par ces mots tapés sur mon clavier, que par les battements de mon coeur qui s'envolent vers elles, leur apporter tout notre amour, toute notre force pour qu'elles continuent de se battre. Etre là avec elles malgré tout.

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Quant à toi Inès, ma chérie, tu es si jeune et ta vie est déjà si difficile alors qu'elle ne devrait être que douceur. Ma puce, bats-toi, je te promets que ça en vaut la peine et que la vie est belle derrière les murs froids de cet hôpital. Il te reste le monde à découvrir et à conquérir, il n'attends plus que toi. Alors sois forte et nourris toi de tout l'amour qui t'entoure. Bats toi pour toi, pour tes parents, pour nous, pour la vie. Je t'aime. From France with Love your Auntie Buddy. ♥
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3 commentaires:

  1. Je souhaite tout le courage du monde à la petite Inès et à ses parents. Je pense que tu as trouvé les mots justes.

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  2. Ton texte est si émouvant... C'est toujours dans ce genre d'épreuve qu'on se rend compte que la santé, c'est primordial et c'est alors qu'on relativise le reste. Je l'ai touché de près avec ma puce. Courage à cette petite fille...

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  3. C'est injuste... tu as tout dit... de douces pensées pour eux.

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