10 août 2012

Do you speak english ? Yes I do ! Ou la grande imposture

Hier j'ai passé la soirée avec le mari kényan d'une de mes meilleures amies qui vit à Hong Kong (ça va vous suivez). N'étant de passage en France que pour quelques heures, nous avons, avec mon homme, sauté sur l'occasion de le voir, passer quelques heures avec lui et prendre des nouvelles toutes fraiches de leur vie à l'autre bout du monde. Petit hic, notre compagnon de fortune ne connaissant que quelques mots de français, notre soirée a basculé en mode VO, version London via Nairobi. J'me la pète, ce soir je sors en english !


Mais rapidement, un léger problème de décalage a vu la jour. Bizarrement, il y avait comme des petites interférences entre ce qui se passait dans ma tête et ce qui sortait de ma bouche. Dans ma tête, j'étais Carrie Bradshaw, j'étais Rachel Green, j'étais Hannah Marin ! Les phrases s'enachainaient dans un anglais parfait. J'avais les mots, les intonations, I was so fluent ! Et par un phénomène paranormal digne de X-files, ce qui sortait de ma bouche ne s'avèrait être que du charabia de pauvre petite française niveau 5ème et encore. Où sont donc passé mes -ing, mes verbes irréguliers et mon prétérit ? Où est donc passé mon si bel accent ? Perdus en route j'imagine, ils ont dû se tromper de carrefour au niveau du sinus, parce qu'hier j'étais Carrie Bradshaw certes, mais version poissonnière du Vieux Port, et comment vous dire niveau glamour on repassera !
Le plus frustrant dans l'histoire c'est que mes années d'entrainement à ne voir mes films ou séries qu'en VO ont finalement payé, m'offrant une oreille à toute épreuve, même à celui de l'accent kényan, et un vocabulaire plutôt riche merci. Je n'avais aucune difficulté de compréhension, je suivais la conversation sans problème, mais n'avait clairement pas le niveau pour y participer. So frustrating ! Je me sentais comme un joueur de foot sur le banc de touche, voyant la partie se déroulait sous yeux mais ne pouvant taper dans le ballon avec ses petits camarades de jeu. (Oui la frustation me rend poète !) Voyant mon désarroi, mon silence étonnant, et notre ami étant l'homme le plus sympathique du monde, il m'a encouragé à délier ma langue, à me lancer, mais rien n'y a fait tout ce que j'arrivais à sortir était un franglais aux relans marseillais, parfaitement indigeste pour toute oreille sensible, et sonnant comme des fausses notes dans cette partition à 3.
Je me suis donc tu, et ai passé ma soirée a hoché la tête comme un petit chien sur la banquette arrière, a sortir de temps à autres des "Yeah" des "Oh no", des "Really ?", histoire d'avoir tout de même une certaine contenance et de participer un minimum aux échanges menés tambour battant par les deux hommes. Hier soir, j'ai clairement raté mon oral et ai retrouvé ma place d'outsider de la langue de Shakespeare.

Do you think english ? 
Heu... e litel bite ! 
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3 commentaires:

  1. Ne pas pratiquer c'est la mort de la langue. Même pour moi... et c'est quand même plus grave, c'est mon métier. Je ne parle plus aussi bien qu'avant, j'ai plus le même vocabulaire. Ça me fait rager avec ce que j'ai bossé mais c'est imparable, et les Friends et autre en VO ne peuvent rien contre le manque de pratique. Et pour encore plus te rassurer, j'ai fait 7 ans d'espagnol et je suis incapable de faire une phrase ! Voilà... mets toi au provençal

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  2. MDR. Moi j'habite a Londres et j'ai souvent des petites interférences

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  3. depuis que je suis devenue bilingue espagnole, je suis plus capable de parler un mot anglais, meme pour le comprendre je m'en vois...
    alors bon tu sais....
    au moins tu comprenais!!! ils ont pas du passer la soiree a tout te traduire c 'est deja pas mal

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