C'est tout neuf, tout frais, le test à peine confirmé, tu as voulu m'en parler, te libérer de ce trop plein d'émotions qui depuis t'assaillent, partager avec moi ce doux secret que tu espérais depuis si longtemps malgré ton jeune âge.
Je suis heureuse pour toi, cela va sans dire, toi, ma petite soeur d'adoption, mon jumeau maléfique comme tu aimes te définir. Je suis heureuse mais en même temps je ne peux m'empêcher d'avoir peur...
Devrai-je te dire de faire attention, de prendre le temps de digérer la nouvelle, de ne pas la hurler sur tous les toits, que la vie est belle, mais qu'elle peut aussi nous jouer de mauvais tour, que le miracle de la vie est fragile, que derrière le bonheur qui t'emporte maintenant peut se cacher des écueils que personne ne voudrait voir venir, que j'ai trop eu d'histoires malheureuses autour de moi qui m'ont rendu peut être trop prudente, de protéger ton coeur en ne rêvant pas à ce futur proche trop vite, trop fort, de pas trop idéaliser ta grossesse et l'enfant à venir, de vivre au jour le jour et de te nourrir de la beauté de chaque instant en sachant que cette sensation de plénitude peut être éphémère, de prendre soin de toi ?
Mais aurai-je aimé entendre ces paroles quand je fus à ta place il y a deux années de cela ? Aurai-je aimé qu'on me remette les pieds sur terre alors que je m'étais envolée si haut dans les nuages, me sentant alors intouchable ? Je ne pense pas. Tu as droit à ta part de bonheur comme tout le monde, qui serai-je pour te la voler ? Alors je vais me taire pour ne pas t'enlever ton beau sourire et te laisser profiter de cet instant unique où tu apprends que tu portes la vie.
Alors rêve ma belle, mais sache que même si tu es haut dans le ciel, je ne te perds pas des yeux et que je serai là si jamais le temps s'assombrit...
Très beau texte...
RépondreSupprimerJe pense que tu as raison de la laisser vivre son bonheur comme elle l'entend, elle pourrait s'inquiéter en réalisant que tu la met en garde, peut-être même finir par t'en vouloir un petit peu...
Tu restes présente dans tous les cas pour veiller sur elle, et je trouve cela superbe de ta part.
Deux fois je me suis envolée avec ma prunelle,
RépondreSupprimeret deux fois je suis retobée avec elle....
les deux fois j'etais là.
Mais les deux fois j'aurai aimé pouvoir faire plus.
J'espere que le teps ne s'assombrira pas pour ton amie...
je t'embrasse!
Pomme