6 juillet 2012

Maman Hors Service


Il y a des jours où j'aimerais pouvoir me mettre en off et laisser simplement une petite voix répondre à ma place "Maman, n'est pas disponible pour le moment, mais en cas d'urgence, tu peux appeler Papa". Non pas dans un but purement égoïste histoire de s'offrir du temps libre, pour flâner, shoppinguer, penser à soi, non pour ça je ne me prive pas. Non cette phrase j'aimerais pouvoir la déclencher dans une situation bien précise que je rencontre un peu trop souvent à mon goût, les migraines.

Je suis migraineuse, et quand vous combinez à cela mon rôle de maman, vous vous doutez bien que la fin de l'histoire n'est pas forcément heureuse.

En début de semaine, j'ai eu à affronter the big one, la plus forte que j'ai eu depuis plusieurs années, en tout cas, la plus forte depuis l'arrivée de ma fille. Une de celle qui vous laisse KO et loin d'être indemne. Celle-ci aura duré 2 jours, 2 longs jours de mal être et de douleur intenses. Peut-être avez-vous déjà connu une migraine, mais pour celle pour qui ce mot signifie un simple mal de tête détrompez-vous c'est bien plus que ça, c'est l'enfer sur Terre, ou en tout cas dans ma tête. Quand je suis prise de migraine, plus un son, plus une lumière, plus rien n'est accepté par mon cerveau. Tout me rend folle, tout m'agresse. Les petits plaisirs n'existent plus, à mort les rayons de soleil et les oiseaux qui chantent. Ma tête me pèse, me fait mal, mal au point que j'ai parfois envie de me la cogner contre le mur histoire de stopper la douleur. Et je vous passe les détails sur les nausées et autres joyeusetés gastriques. C'est violent, brutal, et même si je sais comment gérer ce genre de situation, je suis à ce moment là tellement faible et loin de mon état normal que rien n'est finalement simple.
Seule solution pour me soulager, me bourrer de médocs, m'enfermer dans ma chambre, volets et rideaux clos, masque sur les yeux, boules quies vissées dans les oreilles, je m'allonge et tente de dormir malgré la douleur en ayant le secret espoir qu'au réveil tout aura disparu comme par magie.
Ajouté à ce tableau apocalyptique une petite fille en bas âge qui veut sa maman et vous avez une idée du cauchemar potentiel.
Pourtant en sa présence, je prends sur moi. Ma part maternelle l'emporte sur le mal que je ressens, j'use de mes dernières forces pour lui répondre, lui expliquer, ne pas laisser hurler ma douleur. Mais j'avoue avec le coeur meutri que sa présence, au coeur même de la crise, me devient rapidement insupportable même si elle est sage comme une image. Et c'est là que mon message de mise hors service me serait utile. Pouvoir m'isoler de tout, même d'elle, le temps que tout s'apaise.

Heureusement, j'ai un homme formidable qui partage ma vie depuis suffisament longtemps pour savoir comment réagir. Plus besoin de lui dire, il sait ma douleur et exécute simplement le plan d'urgence à appliquer en cas de crise. Mon homme ce héros...

Heureusement bis, j'ai une petite fille qui du haut de ses presque 2 ans a joué pour la toute première fois à la parfaite petite infirmière imitant tout simplement les gestes que moi sa maman pratique quand elle est souffrante. Ainsi quand elle est rentrée en fin de journée, le gros de la crise étant déjà passée et mon état s'étant largement amélioré, j'ai accepté qu'elle reste avec moi dans la chambre. Et là ma petite puce m'a offert un festival de petites attentions : des bisous, des mots doux, elle a voulu rester à mes côtés, au creux de mes bras, me remettait mon gant de toilette sur le front quand celui-ci tombé, allait chercher son papa quand je voulais quelque chose, a insisté pour qu'on me mette un dessin animé (ça je pense que c'était un peu aussi pour elle), et enfin elle m'a forcé à manger un petit peu (ça je pense que c'est une idée de Papa). Au final, on s'est endormi l'une contre l'autre. Mon petit médicament humain avait veillé sur moi. Au réveil rien de parfait, encore une douleur persistante, mais bien loin des extrêmes de la veille. La crise est passée, la vie peut reprendre son long fleuve tranquille et moi bien heureuse de retrouver mon rôle de maman à plein temps. Heureusement Maman Hors Service ne le reste jamais bien longtemps.
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3 commentaires:

  1. Je compatis, je suis aussi sujette aux migraines, avec aura qui plus est. En général, elles s'étalent sur une période de 3 jours minimum, avec une crise par jour.
    Tu as consulté un médecin ?

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  2. ma pauvre bichette... en espérant que la prochaine crise arrive dans fort fort longtemps!

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  3. Comme je te comprends. J'ai des maux de tête (pas vraiment des migraines) tous les jours depuis quelques semaines... Certains jours j'ai même des nausées! Je prends des comprimés et souvent c'est seulement le soir que ça passe. Pour ma part, je pense que c'est hormonal. Mais c'est assez pénible car comme toi, le bruit m'est insupportable.

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