11 juillet 2012

Message à l'envahisseur


Ca y est, ils sont parmi nous. Ils sont arrivés petit à petit, sur la pointe des pieds, mais depuis une semaine,  je les sens, je les vois, ils sont là. Je les reconnais à leur corps d'un blanc immaculé, à leurs plaques de voitures pas de chez nous, à leur conduite pas sûre, à leur GPS collé au parebrise, à leur appareil photo vissé autour du coup. On les voit se jeter dans la foule, rejoindre leurs congénères avides de soleil, de chaleur, et d'eau salée. On les voit se serrer comme des sardines, coloniser le moindre centimètre carré de sable disponible, jeter leur serviettes pour définir leur territoire. On les voit rougir au soleil, trop heureux qu'il soit enfin là, en oubliant la crème solaire qui pourrait pourtant leur sauver la peau.

Le phénomène annuel a commencé et la longue migration de ces envahisseurs venus d'ailleurs devrait durer près de 2 mois. J'habite dans le Sud, non loin de la mer et chaque année à la même époque, on vous voit vous vacanciers d'été nous envahir pour tenter de nous voler un peu de notre paysage de carte postale.

Chers envahisseurs, sachez que je n'ai rien contre vous, et que je vous accueille en paix. Je vous comprends vous et votre volonté de revendiquer votre part de soleil, votre mètre carré de paradis. Vous avez travaillé toute l'année, le soleil vous a cruellement manqué, et vous avez bien mérité de bonnes et belles vacances. C'est d'ailleurs ce que je vous souhaite, de bonnes vacances, de beaux souvenirs et une belle image de ces endroits que j'aime tant que je vous prête pour un temps. Mais attention, je vous fais confiance et vous  demande simplement en retour de ne pas oublier le mot "respect" et de ne pas laisser libre court à vos plus bas instincts sous prétexte que "C'est bon c'est les vacances" et "Ca va on et pas chez nous". Prenez garde à vous, nous les autochtones on veille !

En attendant, vous êtes là, vous avez envahi mon espace vital, mon quotidien. Face à cette agression non violente, j'ai tendance à me replier chez moi ou à rejoindre mes coins secrets que je garde jalousement par peur de vous voir là aussi débarquer, bref je joue à cache-cache avec vous vivant ma vie en décalé. Pas toujours facile de partager, surtout quand pour moi-même, les vacances sont encore loin. Au lieu de rejoindre la tribu jaune des juillettistes ou la rouge des aoûtiens, j'ai choisi la plus discrète des septembristes, histoire que quand je serai en vacances je ne devrais rien partager, ou en tout cas peu, en espérant d'avoir parfois le sentiment d'être seule au monde et la Terre pour moi, et ainsi donner à ces quelques jours de repos des allures d'arrêt dans le temps.

Chers envahisseurs, à bon entendeur salut, et malgré tout bienvenue chez nous !
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2 commentaires:

  1. Je ressens la même chose quand j'ai le malheur de retourner dans mon fief en Corse, en plein été.Forcément, la Corse, ça attire : il y a de quoi. Mais bon, je suis souvent partagée entre la joie d'être revenue et l'agacement face aux comportements (pas "méchants") mais très lourdingues de certains touristes en goguette. Genre, tous les jours, je peux pas rentrer chez moi sans trouver toute une famille d'inconnus assise sur les marches de la maison ou en train de la prendre en photo (la maison). Comme tu dis : vive le mois de septembre (et juin aussi un peu):).

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  2. Ah les touristes! Très joli article dans lequel je me suis un peu retrouvée! Etant d'Alsace, on voit défiler des hordes de touristes en délire, nous aussi!
    Je te souhaite d'excellentes vacances ;)

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